Réseau Mémoires / Histoires en Île-de-France



Suite à la journée du 29 avril 2009 «Histoire, mémoires et transmissions en Ile-de-France», les acteurs engagés sur les questions mémorielles ont manifesté le besoin de continuer à mener une réflexion et des actions et de mettre en place un réseau francilien autour de ces thématiques. Les objectifs de mutualisation et de mise en réseau avaient cours bien avant la journée puisque certaines structures travaillaient déjà ensemble.

 

Cette dynamique de réseau, certes impulsée à l’initiative de l’ACSE et de la Région Ile-de-France, est portée par l’ensemble des acteurs comme une suite logique aux nombreuses réunions amorcées depuis 2008. Le texte de la Charte qui suit résume la philosophie et les enjeux de la mise en place d’un tel réseau. L’assemblée constitutive du 22 mars 2010 qui en a validé la création et l’article 2, extrait des statuts, en spécifie l’objet

 

Charte pour la création d'un réseau d'acteurs Mémoires / Histoires en Île-de-France

 

Préambule
Face à l’émergence croissante et multiple  de «projets mémoriels» depuis la fin des années 1990, l’exigence que soit pensée en amont une articulation entre l’approche spécifiquement «mémorielle» et l’approche historique ou scientifique est posée à tous, acteurs associatifs et institutions publiques : la «mémoire est un matériau pour l’histoire».
Aborder les questions des transformations urbaines, des migrations ou encore de la «mémoire» du travail ne peut se faire sans distance scientifique ; l’objectivation des matériaux mémoriels est indispensable à la production des connaissances.
Les «mémoires» singulières et plurielles s’inscrivent dans une histoire globale des rapports sociaux.
Le travail méthodique de sauvegarde et la valorisation des archives écrites, orales et audiovisuelles sont indispensables pour tout projet mémoriel. Il est tout aussi nécessaire  de favoriser la mise en réseau   et la qualification des acteurs, impliqués sur le territoire, à la conduite de projets culturels sur l’histoire et la mémoire.

Pour mener à bien ce travail au long cours, il nous faut prendre en compte :
• L’émergence récente – historiquement - dans le champ politique, culturel et institutionnel des enjeux de mémoire (s) et d’histoire (s) des migrants
• Outre le travail nécessaire sur les représentations dominantes, la complexité et le caractère innovant des problématiques mémoire (s)/histoire (s) percutent frontalement toute entreprise mémorielle et par la même, exige pour la mener à terme, des compétences  pluridisciplinaires..
• L’élaboration, l’appropriation d’outils méthodologiques et pédagogiques appropriés par les acteurs impliqués et les porteurs de projets.
• La question de l’évaluation des ressources tant financières, qu’organisationnelles et logistiques à la mesure de ce nouvel enjeu est à la fois légitime et décisive.
Le travail en réseau ouvre pour tous les acteurs des perspectives d’avenir. Il permet aux uns et aux autres de mieux se connaître et d’approfondir à l’occasion de manifestations individuelles et/ou collectives, de mutualiser des dynamiques de  travail sur le terrain sur des thématiques partagées.
Le lancement d’un réseau des acteurs dans ce domaine est le fruit d’une intelligence collective, basé sur l’égalité de  ses membres. Ce réseau est l’expression de la volonté libre et indépendante pour construire un projet commun durable.

Résolution
Les échanges lors des travaux des   groupes de travail n’ont fait que confirmer la situation  particulièrement périlleuse que vivent actuellement les associations et plus précisément les plus petites d’entre elles. La prise en compte de leur apport, de leurs actions contribue au développement d’une démocratie citoyenne. Cela nous confirme aussi dans notre volonté d’agir vite et collectivement dans l’intérêt du réseau associatif dans son ensemble.  
Aussi, tenant compte de ce contexte et pour des raisons éthiques, à la fois militantes et professionnelles il nous apparait nécessaire de réaffirmer et de préciser un certain nombre de points :
• Le réseau dont toutes les ressources (y compris financières), les actions et initiatives devront tendre vers un objectif essentiel qui seul justifie et légitime son existence : œuvrer pour une reconnaissance des actions et projets des associations membres du réseau dans le champ de la mémoire et de l’histoire (mémoire des migrations, mémoire des quartiers et mémoire du travail) dans une dynamique locale, régionale et en synergie avec les réseaux des autres régions de France et européens,
• Dans la mesure de ses moyens, le réseau devra appuyer et accompagner les associations membres dans leurs démarches auprès des pouvoirs publics pour disposer des moyens financiers nécessaires à la réalisation de leurs projets et à leur bon fonctionnement,
• En aucun cas le travail en réseau ne doit se substituer au travail et aux activités propres de chaque association,
Le réseau s’engage à préserver son autonomie et sa liberté d’action et de décision et celles de toutes ses instances à l’égard de toute institution publique et organisation privée.

 

«Réseau Mémoires / Histoires en Ile-de-France» / Statuts

 

Article 2 – Objet
L’association «Réseau Mémoires-Histoires en Ile-de-France» a pour objet de promouvoir des actions menées par ses membres et des initiatives associatives et citoyennes dans les domaines des questions urbaines et des quartiers populaires, des migrations, du monde du travail et du monde ouvrier en Ile-de-France, en articulant l’approche mémorielle et historique.
Ces actions s’inscrivent dans une dynamique collective et globale des droits de l’homme et du citoyen et de lutte contre les préjugés, les stéréotypes, et toutes les formes de lutte contre les discriminations et les inégalités.
Ce réseau est une structure d’appui et de coordination volontaire des associations, unions, fédérations et mouvements régionaux et nationaux œuvrant dans le champ de la mémoire et de l’histoire sociale et culturelle en Ile-de-France.
Les membres adhérents à la « charte » du réseau participent activement aux actions collectives du réseau. Ils se donnent comme moyens : l’information réciproque, la concertation, la réflexion, la coopération, l’expression et l’action communes au niveau régional. Le réseau agit en coordination et coopération au plan local, national, européen et international.
L’activité de l’association est indépendante des groupements politiques, philosophiques et confessionnels.

(Assemblée constitutive du 22 mars 2010 - Paris, extrait des statuts)

 

Bureau
Sarah Clément, présidente (Génériques) - contact
Hédi Chenchabi, secrétaire général (AIDDA) - contact
Karim Yazi, trésorier (Kygel Théâtre) - contact

Coordination : Mohamed Ouaddane (Trajectoires) - 06 11 29 59 18 - contact